Pas de vacances pour votre équilibre !
- Elsa Anahata Nimes
- 22 juin
- 14 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 juin
Pourquoi chaque saison compte pour votre santé !

Depuis 23 ans que j’accompagne des personnes merveilleuses vers plus d’équilibre et de sérénité à travers l’ayurveda et les massages, je remarque que la santé est souvent abordée comme un projet ponctuel, voire saisonnier. On s’y consacre un moment, puis on la remet en pause, jusqu’au prochain déséquilibre.
Avec l’arrivée de l’été, beaucoup de personnes, pourtant attentives à leur santé quelques mois plus tôt, semblent tout à coup abandonner leurs bonnes habitudes.
L'été est perçu comme une période de relâchement total. Comme s'il pouvait y avoir des vacances pour notre équilibre et notre énergie vitale. Pourtant, la santé ne se met jamais en pause.
L’année se découpe alors en phases d’actions pour son bien-être, souvent vécues comme une contrainte ou un effort, et des phases de relâchement total.
Avant l'été, on suit un « régime », on fait du sport, on cherche à « se remettre en forme », on prépare son corps pour la plage. En automne, on cherche des compléments pour la déprime saisonnière ou des remèdes pour renforcer l'immunité. L'hiver, on se réfugie dans le cocooning, avec ses excès de nourriture réconfortante et son manque d'activité.
L'été, enfin, devient un temps de relâchement total. C’est la saison des excès, les repas sont déstructurés, on se couche tard, on surstimule le corps avec de l'alcool, du soleil en excès, du monde et du bruit.
Tout se passe comme si le corps pouvait encaisser tout cela sans conséquence. Comme si la santé était entre parenthèse à cette période-là. Mais en réalité, le corps ne prend jamais de vacances. Il s'adapte. Il compense. Parfois il encaisse. Et souvent, il s'épuise.
Ces cycles sont loin d’être naturels. Quand je dis « naturels », je veux parler du fonctionnement naturel, originel, intuitif de notre corps et de la nature, de l’intelligence intrinsèque du vivant, où tout est harmonie et interdépendance. Ces phases ne sont ni en lien avec le Soi, ni avec nos besoins vitaux, ni avec notre environnement mais complètement conditionnées et dictées par les habitudes et les normes sociétales de la vie moderne.
L’été, saison du Pitta Dosha, nous invite naturellement à une forme de relâchement. La chaleur extérieure réchauffe déjà intensément le corps et l’esprit. Il devient alors essentiel d’éviter toute forme de surchauffe intérieure. C’est la période idéale pour apaiser le feu de Pitta, ralentir le rythme, alléger les exigences, et cultiver plus de fluidité dans nos journées.
Mais attention, ce besoin de lâcher-prise est parfois confondu avec une forme de négligence de soi. On entend souvent : « C’est l’été, je veux juste profiter, ne plus penser à rien, ne pas me prendre la tête, on verra les bonnes habitudes à la rentrée ». Derrière cette injonction se cache une croyance, celle que prendre soin de soi serait forcément compliqué ou restrictif, presque une punition. Et pourtant, ce relâchement absolu, s’il conduit à ignorer nos besoins profonds, n’est pas un vrai repos. Il alourdit souvent le corps et déséquilibre encore plus Pitta.
Le véritable lâcher-prise pour Pitta ne consiste pas à s’oublier, mais à s’apaiser. Il s'agit de desserrer le mental, d’alléger le contrôle, de laisser place à la fraîcheur, à la simplicité, à la douceur. C’est se délester des exigences, sans renoncer à l’écoute de soi. C’est faire moins, mais mieux. C’est une présence tranquille, une bienveillance envers soi-même. Voilà le relâchement qui restaure vraiment l’équilibre.
Mon objectif ici n’est pas de juger ou de condamner des comportements, mais plutôt de mettre en lumière des faits, des mécanismes qui se sont automatisés, et d’apporter de la nuance. En écrivant ces articles, moi-même je remets tout cela à plat. J’observe, je me questionne, me repositionne aussi parfois. Et je cultive mon discernement, Viveka en sanskrit, une des précieuses sagesses enseignées dans le yoga et l’ayurveda.
Tout cela nous montre à quel point nous sommes complètement déconnectés, désynchronisés du vivant, de notre corps-esprit, de nos vrais besoins et des cycles naturels de la vie. A la place, nous nous sommes laissés entrainer dans des plaisirs éphémères et des rythmes imposés par des normes sociétales.
Plutôt que simplement vous faire un texte sur une hygiène de vie et alimentation pour un été équilibré, j’ai à cœur de prendre le temps de vous partager les pensées profondes de l’ayurveda. Chaque sujet que je choisis est toujours mis en lien avec un concept spécifique que je développe pour que vous puissiez comprendre et cultiver votre propre discernement.
Lorsqu’on met un pied dans l’ayurveda, cela nous appelle à ouvrir notre conscience, à élargir notre connaissance, à penser, à ressentir, à revenir à l’essentiel, à revenir à soi, en soi. Et ce chemin de la connaissance de soi nous invite à déconstruire pour mieux reconstruire en phase avec soi-même et ses besoins.
Dans la vision ayurvédique, prendre soin de soi est naturel, spontané, en harmonie avec les lois du vivant.

Pourquoi chaque saison compte pour notre santé
L’Ayurveda enseigne que chaque saison a une influence sur nos doshas, notre feu digestif, notre mental, nos émotions, notre énergie vitale. Et chaque saison demande une réponse adaptée, bienveillante, précise pour rester en équilibre.
L’été augmente Pitta : chaleur, feu, inflammation, impatience. Le corps a besoin de fraîcheur, de repos profond, de simplicité et de tempérance.
L’automne et le début de l’hiver agite Vata : sécheresse, instabilité, anxiété. Le corps a besoin d’ancrage, d’huiles, de chaleur, de rituels.
L’hiver accumule Kapha : lenteur, lourdeur, repli. Le corps a besoin de mouvement, de stimulation, de chaleur intérieure.
Le printemps relance Kapha + Pitta : mucus, allergies, inflammations, excès d’eau.. C'est le temps idéal pour drainer, nettoyer, relancer l'énergie. C’est la période du renouveau et des purifications.
S’occuper de soi toute l’année, ce n’est pas faire toujours la même chose. C’est adapter ses rituels, son alimentation, ses temps de repos et d'activité selon le moment de l’année, comme un jardinier qui suit les saisons.
Chaque saison prépare la suivante
Là où on se trompe souvent, c’est en commençant à s’occuper d’un déséquilibre ou d’un symptôme uniquement au moment où il se manifeste. A ce stade, le déséquilibre est déjà bien installé. Par exemple, attendre l’automne pour prendre soin de son anxiété saisonnière, ou soigner ses allergies seulement au printemps. C’est agir trop tard !
Lorsqu’on se connait, que l’on sait qu’une saison ou une période particulière est plus sensible pour notre corps-esprit, c’est en amont qu’il faut agir.
Préparer le terrain, adoucir la transition, offrir au corps ce dont il aura besoin demain. C’est là que commence le véritable soin.
En Ayurveda, on parle d’un cycle naturel des doshas au fil des saisons : Sanchaya, Prakopa et Prashama
Les 3 doshas, Vata, Pitta, Kapha, suivent un rythme saisonnier naturel, en lien direct avec les qualités de l’environnement. Comprendre ce cycle est fondamental pour comprendre le processus de la maladie.

Ce cycle se déroule en trois phases :
1. Sanchaya : l’accumulation
Le dosha commence à s'accumuler lentement dans le corps à mesure que les qualités similaires à celui-ci augmentent dans la nature. Par exemple, Pitta s’accumule doucement dès les premières chaleurs du printemps. Cette accumulation est normale et naturelle, mais elle ne doit pas s’accumuler de trop.
2. Prakopa : l’aggravation
C’est l’état extrême du dosha, et cette aggravation doit être « maitrisée » par un mode de vie adapté. Par ailleurs, si l’accumulation préalable n’a pas été accompagné par une alimentation et une hygiène de vie adéquates, elle atteint un point de débordement lors de cette 2eme phase. Le dosha devient alors excessif et commence déjà à montrer des signes de déséquilibres. La phase d’aggravation de Pitta est en été et son aggravation excessive peut engendrer des troubles tels que : inflammations, irritabilité, troubles de la peau, transpiration excessive, reflux gastrique, diarrhée, maux de tête ...
3. Prashama: l’apaisement, la diminution
Dans son cycle naturel, un dosha dont les 2 premières phases se sont déroulées de manière équilibrée, diminue de lui-même. C’est le mouvement naturel du dosha. Mais au contraire, si lors de l’aggravation de Pitta, nous avons consommé en excès des aliments piquants, chauffants, acides, fermentés, salés, de l’alcool ou fait un footing régulier à 14h en plein soleil, notre dosha aura été aggravé en excès et ne pourra pas diminuer naturellement. Alors Il déborde, c’est-à-dire qu’il sort du cycle naturel. Le cycle ainsi rompu, des pathologies commencent à apparaitre et s’installent dans le corps. Par ailleurs, ce débordement viendra perturber les saisons et doshas suivants.
Si cette phase de diminution n’a pas eu lieu, Le dosha pitta reste en excès, et va à nouveau s’accumuler dans sa phase de sanchaya au printemps suivant, et c’est là que commence un nouveau cycle sans fin ! où le dosha déjà aggravé s’accumule encore en excès. Alors les déséquilibres s’installent plus en profondeur et le retour à un état de santé et d’équilibre est plus long à retrouver.
On comprend alors que tout commence dès la phase d’accumulation. En nutrition, on prend déjà soin du dosha en ascension dès sa 1ère phase afin que le cycle ne déborde pas et que l’aggravation du dosha soit pacifiée.
Nous pouvons agir en prévention pour aider notre corps à faire son cycle naturel. Par exemple, la phase d’aggravation de pitta se déroule en été, c’est donc dès le milieu du printemps que nous allons privilégier les légumes verts à feuilles, limiter les aliments gras, trop piquants afin d’éviter l’accumulation de chaleur pendant l’été.
En adaptant son alimentation, son mode de vie et ses pratiques, on prend soin du dosha dans son état extrême, pour éviter qu’il n’impacte la saison suivante.
Chaque dosha passe par ces 3 phases. Quand un dosha est dans une phase du cycle, les 2 autres sont présents, et par correspondance dans une autre phase. Comme si pendant qu’un dosha opère, les autres se préparent à mettre en place.
Ce cycle est une clé de la prévention ayurvédique :
Kapha s’accumule en fin d’hiver (Sanchaya), s’aggrave au printemps (Prakopa), et va diminuer en été (Prashama).
Pitta s’accumule en fin de printemps/début de l'été, s’aggrave à son pic, et doit être calmé pour éviter les désordres de l’automne.
Vata s’accumule en été, s’aggrave en automne et début de l’hiver, et sera pacifié au printemps si l’on suit le bon rythme.
Ces cycles se mettent en place tout en douceur aux changements de température et de méteo au fil des saisons.
Sanchaya, prakopa, prashama est le cycle naturel des doshas qui s’appliquent aux saisons, mais aussi au cycle du jour et de la nuit, aux climats, aux âges de la vie et au processus digestif. C’est une sorte de boussole pour un thérapeute ayurvédique.
Chaque saison est l’occasion de prévenir plutôt que de subir. C’est pourquoi un Pitta mal géré en été, pourra se transformer en inflammations ou irritabilité en automne, tout en perturbant Vata.

Que se passe t’il si Pitta déborde ?
Si Pitta n’a pas été calmé pendant l’été (alimentation trop épicée, excès de soleil, stress, rythme effréné), il reste "en feu latent" dans le corps. Quand arrive l’automne, le mouvement et la sécheresse de Vata (élément air et éther) attisent cet excédent de chaleur, comme un vent qui ravive des braises.
Voici quelques exemples de troubles fréquents de type Pitta :
Sur le plan physique : Inflammations chroniques, eczéma, urticaire, douleurs articulaires, tendinite, gingivite. Acidité gastrique persistante, reflux, brûlures d’estomac. Troubles hépatiques. Appétit démesuré. Selles liquides. Troubles menstruels (règles douloureuses, abondantes). Bouffées de chaleur. Problèmes de vision. Perturbations du sommeil : insomnie, rêves intenses ou cauchemars.
Sur le plan mental et émotionnel : Irritabilité, colère, impatience face au rythme de la rentrée. Jugement sévère envers soi ou les autres (perfectionnisme accru). Difficulté à lâcher prise, à ralentir, impression de ne jamais en faire assez. Burn-out en début d’automne dû à l’accumulation de tension non exprimée.
Effets indirects via Vata :
Le déséquilibre de Pitta rend Vata encore plus instable créant de l’agitation mentale, des insomnies, de la fatigue nerveuse et de l’anxiété.
Un Pitta mal géré ne disparaît pas à l’automne, il se combine à Vata et engendre des troubles à la fois inflammatoires et nerveux.
Au contraire, un été bien équilibré crée une base solide pour traverser un automne serein et harmonieux. Si on prend soin d’apaiser Pitta durant l’été, notamment en adoptant une alimentation fraîche et douce, en évitant les excès d’activités et de stress, et en cultivant des habitudes apaisantes, alors Pitta reste dans son cycle naturel sans débordement.
Nous pouvons alors vivre un automne plus doux avec une digestion plus stable, sans inflammation. La peau est moins sèche et conserve son éclat naturel. L’énergie vitale (Ojas) est préservée, aidant à mieux affronter la fraîcheur et la sécheresse de l'automne. Les cycles menstruels sont plus réguliers et équilibrés.
L’esprit est plus clair, capable de s’adapter aux changements sans frustration ni nervosité. Nous avons une meilleure gestion des émotions et un sommeil de qualité.
Un été équilibré nous assure plus de stabilité intérieure, permettant de rester ancré face au vent variable de Vata (moins de tensions nerveuses, de fatigue chronique et d’anxiété).

Soutenir l’équilibre de Pitta en été
Je vous propose quelques pratiques simples pour rester actif dans le soin de soi durant la saison estivale.
- Adopter une alimentation apaisante pour Pitta
Privilégier : Les aliments frais, juteux, sucrés, légèrement amers ou astringents. Les fruits de saison (pastèque, melon, raisin, pêche, noix de coco, figues..).
Les légumes aux qualités rafraîchissantes (courgette, fenouil, concombre..), manger cru oui mais pas que ! Le cuit est plus facile à digérer pour notre Agni, le feu digestif.
Les plantes aromatiques et épices rafraîchissantes (menthe, coriandre, mélisse, persil, fenouil, cumin, safran.. ).
Éviter l’excès : d'aliments trop épicés, salés, acides ou fermentés (alcool, tomates, yaourts, fromages, vinaigre). Les aliments transformés, industriels, gras ou lourds.
Bienfait immédiat : Apaisement digestif, esprit plus clair, réduction de l’irritabilité. Impact à long terme : Moins d’inflammations latentes à l’automne, meilleure immunité.
- Hydrater le corps de l’intérieur comme de l’extérieur
Boire régulièrement de petites quantités d’eau fraîche, à température ambiante (non glacée), et des infusions de menthe, d’hibiscus, de pétales de rose ou la tisane cumin/coriandre/fenouil.
Rafraîchir le corps avec un spray d’eau florale (rose, lavande, menthe, fleur d'oranger).
Masser le corps avec de l’huile de coco ou de tournesol, le matin ou après la douche.
Bienfait immédiat : Diminue la chaleur interne, calme le système nerveux.
Impact à long terme : Évite la sécheresse de l’automne, régule Vata plus facilement ensuite.
- Alléger son rythme et respecter les moments de fraîcheur
Se lever tôt pour profiter de la fraîcheur matinale.
Planifier les activités physiques avant 10h ou après 18h.
Prévoir des pauses à l’ombre ou dans la nature.
Bienfait immédiat : Moins de surchauffe mentale et physique.
Impact à long terme : Préserve l’énergie vitale (Ojas), diminue le risque d’épuisement saisonnier.
- Intégrer des pratiques douces, apaisantes, rafraîchissantes
Yoga : postures d’ouverture, étirements doux, respiration lunaire (chandra bhedana), Shitali pranayama
Méditation au lever ou au coucher.
Balades en nature (forêts, lacs, rivière).
Bienfait immédiat : Apaise Pitta (feu mental), renforce la stabilité émotionnelle.
Impact à long terme : Prépare le système nerveux à la variabilité de l’automne (Vata).
- Favoriser l’expression créative et le plaisir simple
Créer, chanter, peindre, danser sans but de performance.
Cultiver les joies simples : lire, écrire, cuisiner avec amour, la compagnie joyeuse
Bienfait immédiat : Libère la pression mentale, régule l’excès de feu intérieur.
Impact à long terme : Évite le vide émotionnel à l’automne, nourrit le cœur (Sadhaka Pitta).
- Choisir consciemment son environnement et ses stimulations
Limiter les lieux trop bruyants, trop exposés, trop stimulants (plages bondées, soirées prolongées).
Se relier à des lieux apaisants (eau, montagne, jardins).
Limiter les écrans, les réseaux sociaux, les débats houleux.
Bienfait immédiat : Réduction du stress, meilleure qualité de sommeil.
Impact à long terme : Moins de fatigue nerveuse à l'automne, meilleure régulation de l’humeur.
L’été n’est pas une pause pour la santé, mais une opportunité de cultiver la douceur, la fraîcheur, l’équilibre intérieur. En s’occupant de soi avec justesse durant cette saison, on aborde l’automne sans chute brutale d’énergie ni dérèglement émotionnel.
Je vous souhaite de trouver votre équilibre, votre nuance entre les petits plaisirs de l’été et la modération, entre les soirées entre amis et les balades en forêt, entre les voyages et les moments tranquilles, entre un cornet de glace et une infusion d’hibiscus ;-)
Tout est équilibre !
La santé n’a pas besoin de pause, mais elle n’a pas non plus besoin de pression.
Elle a besoin de présence, de conscience, et d’un rythme juste.

Pour aller plus loin
L’inversion des valeurs : mais que c’est-il passé ?!
Dans notre société moderne, il s’est opéré une inversion subtile mais puissante des priorités, où l’essentiel est devenu secondaire.
Ce qui devrait être au centre comme la santé, la paix intérieure, la bienveillance, la gentillesse, la connexion à soi, à la nature, aux autres, est devenu optionnel, voire ennuyeux.
Et à l’inverse, ce qui est superficiel ou épuisant est valorisé, courir sans cesse après le temps, s’occuper l’esprit pour ne pas ressentir, chercher l’excitation plus que la stabilité, mettre en scène le bien-être plutôt que de le vivre intérieurement.
C’est ainsi que dans les esprits, le repos devient paresse, la discipline devient rigidité, la connexion à son corps devient une perte de temps, et que prendre soin de soi passe pour une contrainte alors que c’est une libération.
Qu’avons-nous comme intérêt à nous maintenir fatigués et insatisfaits ?
A cultiver divertissement, performance, perfection ?
A quel moment avons-nous appris à chercher la reconnaissance à l’extérieur, plutôt que l’estime de soi dans la simplicité?
Pourquoi avons-nous rompu le lien avec la nature et les rythmes du vivant, préférant les notifications aux intuitions ?
Quel est ce plaisir standardisé qui nous déconnecte de notre bien-être profond ?
Les normes sociétales qui définissent ce qu’est "le plaisir" sont souvent déconnectées de notre bien-être, et contribuent non seulement à notre déséquilibre personnel, mais aussi à celui du monde vivant.
Les traditions spirituelles comme la voie du yoga ou le bouddhisme nous invitent à changer notre regard sur cette notion de plaisir éphémère.
Dans notre monde actuel, le plaisir est souvent réduit à la consommation immédiate, à l’excitation des sens, au confort matériel, au divertissement rapide.
On associe le plaisir à : Manger sans faim, mais par envie. Faire la fête en excès, boire pour "se lâcher". Voyager vite et loin, en multipliant les destinations. Acheter des choses inutiles pour se récompenser ou combler un vide. Faire toujours plus pour se sentir vivant. Ces comportements sont socialement valorisés et ils sont associés à la liberté, à l’amusement et à la réussite.
Ces formes de plaisirs normatifs nourrissent peu et usent beaucoup. Ils épuisent les doshas, surtout Pitta (par la surexcitation) et Vata (par la dispersion). Ils affaiblissent Agni, le feu digestif, car ils ne respectent ni le rythme, ni les besoins du corps. Ils diminuent Ojas, la réserve de vitalité et d’immunité. Ils nous désensibilisent des joies simples et de notre cohabition avec le vivant.
Ils créent une fausse liberté, car ils rendent dépendant, accro à l’excitation, à la possession et à la gratification immédiate.
Et surtout, ils alimentent un système collectif destructeur, avec un impact conséquent sur notre santé personnelle et la santé planétaire.
Et si nous décidions de remettre l’essentiel à sa juste place ?
L'Ayurveda nous enseigne que ce n’est pas le corps qu’on doit contraindre, c’est la vie qu’on doit écouter à travers lui. Ce n’est pas en ajoutant plus de distractions qu’on sera heureux, mais en revenant à ce qui nous nourrit profondément.
La santé. La joie simple. L’équilibre. L’élan vital.
Elle nous invite à rééduquer notre goût du plaisir, à retrouver la saveur de ce qui est sain, doux, profond et durable. On parle alors de sukha, le vrai bonheur.
Ce qui crée de la paix intérieure, de la légèreté, de la joie stable.
Ce qui renforce Ojas, stabilise Vata, apaise Pitta, nourrit Agni et le cœur.

Des plaisirs simples, le goût d’un repas fraichement préparé pris dans la joie et la conscience. Le silence d’une promenade dans la nature. Le rire sincère avec des proches. Jouer d’un instrument, dessiner, peindre, danser. Croquer dans une tranche de pastèque juteuse. Faire un jeu avec sa famille. Cuisiner un plat simple, frais et coloré en écoutant sa chanson préférée. Le sommeil profond. La méditation ou le chant. Lire un roman. Faire la sieste dans un hamac. Écouter le chant des cigales, les doigts de pied en éventail. Manger un sorbet aux fruits. S'éclabousser comme des enfants à la mer. Jouer avec son chien à la rivière. S'occuper de son jardin et contempler la beauté.
Ici, le plaisir ne détruit pas, il restaure. Il est aligné avec le dharma (l’ordre naturel).
Revenir à ces plaisirs essentiels, ce n’est pas "manquer de fun". C’est retrouver notre puissance intérieure. C’est s’offrir une joie qui ne coûte rien, ne pollue pas, ne nuit à personne. Et en faisant ce choix pour soi, on devient un point de bascule dans le collectif. Car, comme l’enseigne l’Ayurveda, ce qui est bon pour toi est bon pour le monde.
Et si la véritable liberté commençait par se défaire de ce qui nous nuit ?
Oser sortir des normes, remettre en question les évidences collectives, et choisir une voie plus consciente. Cultiver sa propre manière de voir, de ressentir, de vivre.
C’est là que commence un chemin profondément libérateur.
Bel été à vous !
Elsa
Anahata Nîmes Ayurveda
Je vous reçois tout l’été au cabinet pour des massages ou pour un bilan ayurvédique.
Je prendrai mes congés annuels en septembre, anticipez vos rdv pour la rentrée car comme vous l’aurez compris, dès la rentrée scolaire et avec l’arrivée de l’automne, mon planning sera très vite complet !
Équilibrez votre été avec mes recettes ayurvédiques saines et gourmandes ! Anahata cuisine Ayurvédique : Ebook d'été
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